Soutenance d’HDR de Fanny Renard
Fanny Renard soutient son habilitation à diriger des recherches en sociologie le lundi 16 octobre 2023 à 14h en salle Mélusine à la MSHS de Poitiers (bât. A5 campus).
Le dossier d’HDR, intitulé Classes populaires et transmission culturelle, est constitué de 3 volumes, dont vous trouverez un résumé ci-dessous.
Jury :
Anne Barrère, Professeure en sciences de l’éducation, Université de Paris (rapportrice)
Céline Bessière, Professeure de sociologie, Université Paris Dauphine (rapportrice)
Marie Cartier, Professeure de sociologie, Nantes Université (rapportrice)
Bernard Lahire, Directeur de recherche, Centre Max Weber/ENS-LSH Lyon
Nadia Lamamra, Professeure de sociologie, HEFP, Lausanne
Mathias Millet, Professeur de sociologie, Université de Poitiers (garant)
Gilles Moreau, Professeur de sociologie, émérite, Université de Poitiers
*Volume 1 : Note de synthèse.
Cette note de synthèse propose un regard rétrospectif sur 6 recherches conduites depuis 2000 qui m’ont amenée à circonstancier et documenter certaines transformations du système scolaire et de la scolarisation depuis ce qu’il est commun de nommer la 2de explosion scolaire. Cette extension de la scolarisation n’a pas seulement affecté les conditions de socialisation de la jeunesse. Avec la tertiarisation du marché du travail qui conduit les ouvriers et employés à côtoyer dans le cadre de leur emploi des membres d’autres classes sociales, comme la précarisation des conditions d’emploi, elle est identifiée par Olivier Schwartz comme l’un des éléments majeurs ayant contribué à la moindre « séparation culturelle » des classes populaires avec les classes et normes dominantes comme à leur différenciation interne.
En approchant cette réalité sociale sous des angles et sur des terrains variés, j’ai mis successivement la focale sur différents processus pour proposer trois éclairages des transformations et reproductions des classes populaires au prisme de la transmission culturelle : 1/ les inégalités sociales face à l’enseignement secondaire et à la « Culture » ; 2/ des dispositifs et filières de scolarisation des enfants de classes populaires ; 3/ des familles populaires transformées par l’enjeu scolaire.
*Volume 2. Mémoire original : Une jeunesse populaire confrontée au travail. Sociologie de la préparation du CAP coiffure.
Ce mémoire éclaire la contribution de la formation professionnelle à la fabrication des classes populaires. Il entend saisir comment, au cours de la préparation d’un diplôme, à la fois se fabrique un rapport au monde, au corps, au travail, se construisent et s’acquièrent des savoirs, savoir-faire et des valeurs morales spécifiques, et plus globalement s’effectue la préparation d’une certaine jeunesse à occuper une position subalterne dans la division du travail. Il s’intéresse à un segment de l’espace structuré et hiérarchisé de la formation professionnelle qui a peu retenu l’attention : une formation féminisée du secteur des services et de l’artisanat. Autrement dit, il présente une « autre classe populaire » en formation.
Le premier chapitre construit l’objet de la recherche en deux temps. Une sociologie du diplôme met au jour et analyse la position singulière du CAP coiffure dans l’espace de la formation professionnelle et les propriétés socio-scolaires de son public. Une approche en termes de socialisation est ensuite proposée pour appréhender, à partir d’une enquête de type ethnographique, la singularité d’une jeunesse confrontée au travail dans le cadre de la formation professionnelle. L’analyse de la contribution de l’école à la constitution d’une fraction des classes populaires se déploie ensuite en 4 chapitres. Le chapitre 2 étudie les conditions et modalités d’orientation et d’affectation en CAP coiffure, dans les voies scolaire et salariée. Il souligne que ces processus prédisposent les jeunes de CAP à adhérer à la formation dispensée. Les chapitres 3 et 4 analysent la formation dans les établissements scolaires, LP et CFA, et montrent que la préparation du CAP est bel et bien une préparation au travail. Est d’abord mise en évidence la prédominance de savoirs et savoir-faire de métier qui font l’objet d’un mode scolaire de transmission. Mais la formation des employées ne s’y arrête pas : les établissements scolaires portent aussi, selon des logiques plus informelles, la constitution d’une hexis corporelle et d’un ethos professionnels. Enfin, le chapitre 5 étudie comment opère la formation dans les entreprises : elle transforme radicalement les jeunes, de collégiennes en travailleuses, occupant une position subalterne dans la division du travail.
*Volume 3 : Recueil de publications.
La sélection de publications a été opérée de manière à étayer la lecture de la Note de synthèse, et à faire varier les productions individuelles et collectives ainsi que les supports de publication.
OpenEdition vous propose de citer ce billet de la manière suivante :
RT50 Socialisations (25 septembre 2023). Soutenance d’HDR de Fanny Renard. Socialisations . Consulté le 16 septembre 2024 à l’adresse https://doi.org/10.58079/11pou
